Le cloud computing est devenu le modèle privilégié pour moderniser les portefeuilles informatiques, les DSI étant désormais convaincus que la migration des applications vers une combinaison de clouds publics et privés leur offre une plus grande agilité commerciale. Depuis la pandémie et en raison des obligations en lien avec le télétravail, la consommation de service en ligne a très largement augmenté et le développement de l’infogérance impacte fortement l’exploitation du SI. Mais ce n’est pas tout, car faire le choix du cloud, c’est également permettre d’augmenter la résilience des entreprises et la transition vers de nouveaux modèles de gestion. Vous verrez également que malgré toutes les contraintes liées à la migration vers le cloud, l’avantage de gérer une stratégie de cloud à un niveau élevé est trop important pour être ignoré par la plupart des responsables informatiques. Il est donc intéressant d’examiner les grandes tendances qui façonneront les stratégies de cloud dans le futur.
Le cloud public comme dernière tendance
Sur les dernières années, le cloud public a pris de plus en plus d’ampleur sans pour autant délaisser totalement le cloud privé et le cloud hybride. C’est l’accélération des services en nuage et la bataille entre les deux principaux leaders du marché qui en est responsable. Il est d’ailleurs bien possible qu’Azure soit en train de remporter la bataille contre AWS, réduisant ainsi la distance qui avait pu être gagnée il y a des années.
Le multicloud reste également une stratégie très appréciée par les entreprises, le cloud hybride est aussi en augmentation. En effet, les entreprises recherchent un équilibre entre les nuages publics et privés. Les organisations utilisent parfois jusqu’à cinq fournisseurs de services en nuage. Mais une fois passé de la stratégie à l’opérationnel, elles s’aperçoivent que les dépenses liées au cloud public augmentent plus vite que celles liées au cloud privé et l’infogérance tend à se complexifier en raison des différents partenaires à coordonner.
De nouveaux rôles émergent autour de la gestion du cloud
De nouvelles fonctions et de nouveaux rôles apparaissent dans les départements informatiques, axés sur la gestion et l’optimisation des coûts associés au cloud. Pour les entreprises, les principales responsabilités des services informatiques sont de gérer et d’optimiser les coûts du cloud, de décider ou de conseiller quelles applications exécuter, et de définir des politiques d’utilisation du cloud. La gestion adéquate de la consommation et la gouvernance du cloud sont les principaux défis, quel que soit le fournisseur.
Sécurité, bande passante et coûts cachés
S’il est vrai que l’adoption de l’informatique en nuage permet de réaliser des économies et de disposer d’un système avancé, il est également vrai que le processus de changement peut entraîner des problèmes et des risques que les gestionnaires résument en trois grandes catégories.
Protection des données et confidentialité
Pour freiner le succès du cloud computing dans les entreprises, il y a certainement la crainte liée aux risques de sécurité, le pilotage et la supervision sont d’ailleurs au cœur des stratégies de cybersécurité (voir notre dernier article sur le sujet). En effet, le cloud public fonctionne telle une boîte noire dans laquelle les organisations n’ont aucun contrôle. De plus, les données sont confiées à des entreprises aux politiques de sécurité très variées. Rien ne peut prémunir d’un vol de données confidentielles en raison de la délégation de la gestion des infrastructures. La cloudification du SI renforce donc encore plus les enjeux de Data Management et de sécurité des entreprises
Limites du réseau Internet
Le service en nuage est fourni par le réseau Internet qui peut être inaccessible ou trop lent en cas de pics de trafic. Le contrat doit prévoir des contrôles d’exécution spécifiques adaptés au coût du service. Sans une connexion rapide et fiable, tous les avantages de l’exploitation du système d’information en nuage sont perdus.
Coûts effectifs
Calculer le coût total d’un service informatique et le comparer au retour sur investissement potentiel est toutefois une tâche ardue pour le personnel informatique, et le cloud computing ne fait pas exception à la règle en termes de niveau de difficulté. Une analyse détaillée des avantages du cloud computing doit inclure des vues à court, moyen et long terme, en plus des coûts de résiliation, d’infogérance et de délégation.
De plus, la gestion des licences logicielles fonctionnant dans des environnements de cloud public devient également une question importante pour la plupart des entreprises, car elle finit par devenir l’un des principaux obstacles, en fonction de quelle licence avec quel fournisseur de cloud public, il est plus facile ou presque impossible de s’intégrer. Cette préoccupation est associée à la difficulté ou au manque de transparence de nombreux fournisseurs, car il est difficile d’évaluer et de comprendre les implications liées au coût des applications sous licence fonctionnant dans le nuage.
D’autres problématiques à anticiper
Toutefois, la mise en œuvre d’environnements de cloud pose encore de nombreux problèmes, notamment la prolifération incontrôlée des serveurs virtuels qui accompagne les grandes migrations. Les modèles financiers des environnements en nuage opérationnels présentent également des défis uniques, car les responsables informatiques ont constaté qu’une mauvaise gouvernance peut rendre l’exploitation du système d’information en nuage plus coûteuse que les services informatiques sur site. Sans oublier la difficulté de se tenir au courant des derniers services et architectures en nuage.
Vers un cloud 2.0
Les solutions d’infrastructure en tant que service (IaaS) ont connu une décennie d’hypercroissance. Les années futures donneront un nouvel élan aux services d’entreprise via PaaS (Platform-as-a-Service), les microservices et les API, qui à leur tour alimenteront davantage d’écosystèmes. Par exemple, les API permettent aux banques de s’associer à Uber, Lyft et d’autres acteurs majeurs de l’économie pour attirer les consommateurs grâce à des échanges. Le cloud 2.0 fera également une plus grande place aux applications natives créées à l’aide de microservices.
Pour finir, la complexité du nuage s’étend ! À l’avenir, le défi de la gestion de ces environnements sera encore plus grand à mesure que les entreprises ajouteront plus de serveurs virtuels et de stockage pour prendre en charge plus d’applications, qui se connecteront à d’autres services, générant ainsi plus d’interdépendances.